Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux.

Que les prières et la paix soient sur notre Prophète Muhammad, le Prophète élu, aux attributs sublimes et parfaits. Le Prophète de la création entière, le plus noble, le plus honoré des êtres. L’homme parfait, l’essence de la beauté et de la perfection, le guide vers le droit chemin d’Allah. Celui qui fut envoyé comme compassion et miséricorde pour toute la création. Qu’il soit béni ainsi que sa noble famille et ses compagnons bien-aimés, purs et vertueux.

 

Chère assemblée d’invocateurs et d’invocatrices de Dieu,

C’est avec joie que la confrérie Qadiriya Boutchichiya célèbre l’anniversaire de la meilleure des créatures, notre maître Muhammad, le bien-aimé, l’annonciateur de bonnes nouvelles, l’avertisseur, le phare qui éclaire.

Cher frères, chères sœurs,

Il est juste pour nous, et pour tous musulmans et toutes musulmanes, de célébrer l’anniversaire du Prophète qui fut élevé lors du voyage nocturne jusqu’au Lotus de la limite, si proche qu’il fut à deux arcs ou moins [de la Présence], et à qui Dieu Tout-Puissant révéla ce qu’Il révéla.
Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur toi, Ô meilleure des créatures, bien-aimé du Miséricordieux. Tu es digne de toute louange, car Dieu t’aime et aime ceux et celles qui te portent dans leurs cœurs.


Chère assemblée,

Après avoir évoqué brièvement la célébration de la naissance de notre noble Prophète, ce pilier fondamental, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, d’invoquer en abondance (dhikr), car l’énergie de lumière qui en résulte élève vers le ciel. La parole excellente monte donc vers Lui et, pour l’invocateur et l’invocatrice, aucune ouverture n’est possible hors de cette pratique.

C’est un remède efficace contre les maladies du cœur; mais le dhikr n’est bénéfique que lorsqu’il est accompagné d’une orientation vers le lien solide qui unit le cœur du disciple à celui de son cheikh.

Il est enseigné par les gens de Dieu que la connaissance s’acquiert de “la bouche des hommes“. Parmi les conditions nécessaire à l’apprentissage de toute science, il y a donc le fait de la recevoir directement des maîtres, car aucun livre seul ne permet son acquisition complète.

Ainsi le cheikh est la condition sine qua non à l’ouverture des portes de la quête. Et aucun livre, aucun écrit, donc, ne saurait restituer l’essence de cette quête contenue toute entière dans l’enseignement délivré directement sans intermédiaire par le maître lui-même.

Aussi, la première porte de l’éducation est la personne même de l’enseignant. En ce sens, il a été dit : « Celui qui entre dans la science seul en ressort seul », autrement dit celui qui entre dans la science sans cheikh en ressort sans science. En outre, la pratique de la science est comparable à celle d’un métier et chaque métier nécessite un maître.

Si l’on souhaite acquérir cette science, il est donc indispensable de la recevoir de celui qui en a l’absolue maîtrise. Platon a dit : « On ne peut apprendre que de ceux qu’on aime. » Dans la science du soufisme, cela signifie qu’on ne peut apprendre de son cheikh, même autorisé, si l’on éprouve aucun amour à son égard. Cette méthode est constante chez les gens de Dieu, qui considèrent le compagnonnage comme le cœur de l’éducation soufie.

À la suite de l’orientation, le dhikr autorisé est le pilier majeur de cette éducation. Le dhikr s’apparente au polissage des impuretés du cœur. C’est l’authentique savon des cœurs. Abou Darda (que Dieu l’agrée) a dit : « Pour chaque chose il y a un polissage, et le polissage des cœurs est l’invocation de Dieu. »

Le dhikr est le remède contre toutes les maladies du cœur. Ka’b ibn Malik (que Dieu l’agrée) a dit : « La pratique abondante du dhikr est une protection contre l’hypocrisie. » En effet, l’effort dans le dhikr et sa répétition nettoient le cœur du disciple de toute faute et de tout péché (…)

Je vous encourage et vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de pratiquer le dhikr abondamment, d’assister aux invocations collectives, et de faire vivre les zawiyas (lieux de pratique); car elles sont des jardins parmi les jardins du paradis.

De plus, comme il est mentionné dans le hadith Qudsi, Dieu dit: « Je suis le compagnon de celui qui Me mentionne. »

Je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de vous attacher au Coran et à la Sunna. Le Coran est la parole de Dieu et la Sunna est constituée de sagesses, d’actions, d’approbations et d’états du Prophète (PSL), comme l’a dit notre grand-père, Sidi Al-Hajj Al-Abbas (que Dieu sanctifie son secret) : « Notre voie est celle-ci: ce que le Prophète vous a apporté, prenez-le, et ce qu’il vous a interdit, abstenez-vous en. »

Le sens de cette parole est de suivre les commandements et de s’éloigner absolument des interdictions, car Dieu est Pur et n’accepte que ce qui est pur. À ce sujet, selon Abou Hourayra, le Prophète (PSL) a dit : « Nettoyez-vous par tous les moyens dont vous disposez, car Dieu a bâti l’Islam sur la propreté, et nul n’entrera au paradis sans être propre. »

Ô toi, disciple homme ou femme, vis dans le licite et éloigne-toi sans plus attendre de l’illicite. À ce sujet, je vais vous raconter une histoire que j’ai entendue de mon père (Sidi Hamza, que Dieu ait son âme) :

Un jour, mon père fut invité chez l’un des notables de la région. Comme le veut la coutume pour accueillir les invités, ils leur ont offert un mouton rôti. Les invités se mirent à manger avec appétit, mais chaque fois que mon père commençait à manger, il voyait des vers bouger sur la viande du mouton. Il changea alors de place, mais le phénomène se reproduisit. Il comprit donc et cessa de manger, tout en gardant cela pour lui sans en parler à personne. En quittant la maison de l’hôte, mon père confia ce secret à l’un des invités proches de lui, et il s’avéra que l’hôte tirait ses revenus d’une source impure. Cette vision fut un signe de grâce. Nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve tous de toute chose illicite.

Chère assemblée,

Je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de pratiquer la magnification et le respect dans votre cheminement vers Dieu. Il a été dit : « Celui qui magnifie les choses en tire des bénéfices et sera grand auprès de Dieu ; mais celui qui les méprise, elles tireront de lui et il sera insignifiant auprès de Dieu. » L’amitié avec Dieu découle de l’amitié avec Son Prophète, et l’amitié avec le Prophète découle de l’amitié avec les nobles et les grands hommes parmi Ses serviteurs, qui sont les croyants. Celui qui ne magnifie pas les nobles et les grands hommes n’atteindra aucun degré de proximité avec Dieu et Son Prophète.

À ce sujet, le Prophète (PSL) a dit : « Faire honneur à un musulman âgé fait partie de la vénération de la majesté de Dieu. » Et dans un autre hadith, il a dit : « Honorez les cheikhs, car honorer les cheikhs fait partie de la vénération de Dieu. » (…)

Ô Seigneur, accepte notre prière, et bénis tous les invocateurs et invocatrices, ainsi que leurs enfants. Réalise leurs objectifs et guéris, Toi qui es le Guérisseur de toute maladie.

Ô Seigneur, ne nous punis pas si nous avons oublié ou péché. Ô Seigneur, ne nous impose pas un fardeau comme celui que Tu as imposé à ceux avant nous. Ô Seigneur, ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter. Pardonne-nous, excuse-nous, et fais-nous miséricorde. Tu es notre Protecteur, alors donne-nous la victoire sur les gens infidèles.

Gloire à notre Seigneur, le Seigneur de la majesté, au-dessus de ce qu’ils décrivent. La paix soit sur les messagers. Louange à Allah, Seigneur des mondes.